Le 4 juillet est bien plus qu’une simple date dans le calendrier américain : c’est LE symbole de l’indépendance et de l’identité nationale des États-Unis. Chaque année, cette journée est célébrée avec enthousiasme dans tout le pays, des grandes métropoles aux petites villes, dans une atmosphère mêlant fierté, festivités et traditions ancrées. Défilés, feux d’artifice, barbecues en plein air, concerts, décorations aux couleurs étoilées… Le Fourth of July est l’occasion pour les Américains de se rassembler, de célébrer leur histoire et de partager un moment de convivialité en famille ou entre amis.
Au-delà des festivités, le 4 juillet est aussi une formidable porte d’entrée pour mieux comprendre la culture américaine, sa diversité et les valeurs qui l’animent. C’est un moment clé pour s’immerger dans la langue anglaise, à travers les discours, les chansons patriotiques, les expressions typiques et les références historiques omniprésentes ce jour-là. Pour les professionnels comme pour les curieux, ces célébrations offrent une opportunité unique d’élargir son horizon culturel et linguistique.
Maîtriser l’anglais implique de connaître ces événements emblématiques afin de mieux comprendre la culture de la langue que l’on apprend. Vous pourrez échanger facilement avec un Américain si vous parlez anglais, mais impossible de le comprendre sans connaître les tenants et les aboutissants de cette fête, et la fierté patriotique qui en découle, surprenante pour beaucoup d’Européens.
C’est dans cette optique que les formations en anglais proposées par le Cercle des Langues permettent à chacun de progresser efficacement, en liant pratique concrète et compréhension du monde anglophone.
📌 L'essentiel à retenir :
- Le 4 juillet célèbre la déclaration d’indépendance des 13 colonies américaines vis-à-vis de l’empire britannique, en 1776.
- C’est la conséquence de plusieurs années de guerre entre l’armée britannique et les révolutionnaires américains, lassés des taxes trop élevées et de la non-représentation au gouvernement.
- Cette journée patriotique est célébrée dans tout le pays par des défilés, des feux d’artifices, des rassemblements familiaux autour de piques-niques et de barbecues.
- Encore aujourd’hui, il s’agit d’un moment fort de la culture américaine, qui vise à célébrer la nation et les grandes figures de son histoire (George Washington, Thomas Jefferson, John Addams etc).
Au programme de cet article
Vocabulaire de l’Independance Day (jour de l’indépendance)
Avant de démarrer, voici quelques mots de vocabulaire pour échanger avec les Américains autour de cette célébration.

Contexte historique
Le 4 juillet est la fête nationale américaine. Équivalent de notre 14 juillet en France, il s’agit d’un jour férié dans tout le pays. Il célèbre la prise d’indépendance des colonies américaines face à l’empire britannique en 1776. Comme vous vous en doutez, cette indépendance n’a pas eu lieu du jour au lendemain, en voici un résumé (très) succinct.
Les 13 colonies britanniques
Avant 1776, les treize colonies britanniques établies sur la côte est de l’Amérique du Nord formaient un ensemble prospère mais politiquement dépendant de la Couronne britannique. Ces colonies avaient chacune leur propre assemblée locale, mais restaient soumises aux décisions du Parlement britannique et du roi.
Peu à peu, un sentiment de frustration et d’injustice grandit parmi les colons. Malgré leur contribution à l’économie de l’Empire, notamment à travers le commerce du thé, du tabac et du coton, ils ne sont pas représentés au Parlement britannique. Cette situation est résumée dans la formule devenue célèbre : "No taxation without representation".
Les colons rejettent ainsi l’idée de devoir payer des taxes votées à Londres sans avoir de représentants pour défendre leurs intérêts. À cela s’ajoute une présence militaire britannique de plus en plus mal vécue.
Ce mécontentement croissant contribue à forger une identité américaine distincte et à unir les colonies contre ce qu’elles considèrent comme une domination injuste, accentuée par la politique britannique menée en conséquence de décisions bien loin des considérations américaines.
Les tensions économiques après la guerre de Sept Ans
De 1756 à 1763, la France et l’empire britannique s’opposent dans un conflit d’ampleur mondial. Un des enjeux majeurs de cette guerre concerne le contrôle du territoire en Amérique du Nord. La victoire est britannique : la France est expulsée du territoire américain, mais laisse l’Angleterre lourdement endettée. Pour compenser ces pertes, le gouvernement britannique décide de faire contribuer les colonies américaines à l’effort de guerre, décision prise au Parlement britannique où les colonies n’ont pas de représentation.
Des lois fiscales sont ainsi imposées : le Stamp Act (1765) qui taxe tous les documents imprimés, et les Townshend Acts (1767) qui visent des produits de consommation comme le verre, le papier ou le thé. Ces mesures provoquent une vive hostilité chez les colons, qui voient dans ces taxes une atteinte directe à leur liberté, d’autant plus qu’ils n’ont aucune voix au chapitre.
La tension atteint un point critique en 1773, lorsque le gouvernement britannique décide d’exempter la Compagnie britannique des Indes orientales de la taxe sur le thé. Cela lui permet de vendre à bas prix sur le territoire américain, ce qui écrase la concurrence locale. et ruine les marchands américains. En réponse, un groupe de colons déguisés en Amérindiens (car ils suscitent la terreur à l’époque) monte à bord de navires britanniques ancrés dans le port de Boston, et jette à la mer toute une cargaison de thé : c’est l’épisode célèbre de la Boston Tea Party, symbole de la désobéissance civile.
Le Premier Congrès continental : l’unité face à l’Empire
Face à l'escalade des tensions et aux représailles britanniques, les colonies décident de s’unir. Le 5 septembre 1774, des représentants de douze des treize colonies (à l’exception de la Géorgie) se réunissent à Philadelphie pour former le Premier Congrès continental.
Cette assemblée vise à coordonner la réponse des colonies face à la politique britannique. Les délégués y adoptent une déclaration de droits affirmant leur loyauté au roi (on est donc encore loin d’une révolution demandant l’indépendance), mais rejetant la légitimité du Parlement à les taxer sans consentement. Ils mettent aussi en place un boycott des produits britanniques et appellent à la création de milices coloniales.
Ce congrès marque un tournant majeur : les colonies ne cherchent plus seulement à faire valoir leurs droits au sein de l’Empire, mais commencent à envisager une voie d’autonomie. L’unité coloniale prend forme et prépare le terrain pour la Révolution américaine.
Tout au long des côtes se déclenchent alors des petites batailles entre les soldats et les révolutionnaires.

Rédaction de la déclaration d'Independence des États-Unis,. Tableau de John Trumbull ©Getty - Universal History Archiv
Le deuxième Congrès
En mai 1775, 6 mois plus tard, se réunit le Deuxième Congrès à Philadelphie. Il rassemble les principales figures du mouvement indépendantiste, dont certaines que l’on connaît encore très bien aujourd’hui : John Adams, Benjamin Franklin, Thomas Jefferson et George Washington, entre autres. Ce congrès, qui dure jusqu’en 1781, est souvent considéré comme le premier véritable gouvernement des futurs États-Unis, bien qu’il n’eût aucune reconnaissance officielle à l'époque.
Face à l’escalade militaire, les délégués décident rapidement de créer une armée continentale, placée sous le commandement de George Washington (futur premier président du pays). En parallèle, certains membres espèrent encore éviter la rupture définitive avec la Couronne britannique. Ils rédigent alors la "Olive Branch Petition" (juillet 1775), une dernière tentative adressée au roi George III pour obtenir une résolution pacifique du conflit.
La réponse du souverain est cinglante : il refuse de recevoir la pétition et déclare les colonies en état de rébellion, fermant définitivement la porte à toute réconciliation. Dès lors, la guerre d’indépendance est officiellement déclarée. Elle s’étendra de 1775 à 1783, culminant avec la Déclaration d’indépendance adoptée le 4 juillet 1776.
Ce texte, rédigé en grande partie par Thomas Jefferson, affirme les droits inaliénables de chaque individu à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur. Il demeure aujourd’hui encore l’un des piliers du droit américain, fondant l’identité politique et les principes démocratiques des États-Unis (c’est par exemple dans ce texte que figure le Second Amendment qui déclare le droit de chaque Américain à porter une arme, source aujourd’hui de vives conversation dans le pays. Le caractère sacré de cet amendement prend une place importante dans ce débat).
Les célébrations du 4 juillet

Le 4 juillet est l’une des fêtes emblématiques de la culture américaine. À travers tout le territoire, les Américains célèbrent cette journée avec une ferveur patriotique qui mêle traditions historiques, symboles nationaux et convivialité.
Les défilés sont un incontournable, en particulier dans les petites villes où fanfares, drapeaux, anciens combattants, véhicules décorés et associations locales défilent dans une ambiance festive et familiale. Ces parades reflètent l’attachement à l’histoire du pays et renforcent le sentiment d’unité nationale.
Autre facette importante des célébrations : les reconstitutions historiques, notamment celles de batailles de la guerre d’indépendance ou de lectures publiques de la Déclaration d’indépendance. Ces événements permettent de transmettre l’héritage des Pères fondateurs aux nouvelles générations.
Le soir venu, place à l’un des moments les plus attendus : les feux d’artifice. Les villes organisent de grands spectacles pyrotechniques, souvent accompagnés de musique, pour illuminer le ciel aux couleurs du drapeau américain – rouge, blanc et bleu. À New York, Boston ou Washington D.C., ces feux attirent chaque année des milliers de spectateurs. Mais comme au Nouvel An en France, les célébrations officielles n’empêchent pas celles plus confidentielles, et chaque famille allume généralement des feux à cette occasion.
Enfin, comme Thanksgiving, le 4 juillet est aussi une fête conviviale et gourmande. Familles et amis se retrouvent pour des repas en plein air, sous forme de barbecues ou de pique-niques. On y déguste des plats typiquement américains : hamburgers, hot-dogs, épis de maïs grillés, salades composées et tartes aux fruits, en particulier la célèbre apple pie, symbole culinaire de l’Amérique.
Le 4 juillet est donc un symbole culturel primordial de la culture nationale américaine; l’un des rares jours fériés du pays, et un moment de retrouvailles important pour de nombreuses familles.
L’Independance Day dans la culture populaire
Les incontournables de la playlist du 4 juillet
Born in the U.S.A. – Bruce Springsteen
Bien que critique envers certains aspects de la société américaine, cette chanson est souvent jouée le 4 juillet pour son refrain puissant et patriotique. Elle incarne l'identité américaine et la complexité du rêve américain.
Firework – Katy Perry
Le 4 juillet n’y est pas explicitement mentionné, mais la métaphore du feu d'artifice et le message d’émancipation personnelle font de cette chanson un hymne populaire pour la fête de l’indépendance.
American Pie – Don McLean
Cette chanson épique raconte l’histoire moderne des États-Unis à travers des événements culturels et politiques. Elle évoque l’identité américaine et est souvent diffusée le 4 juillet.
Independence Day – Martina McBride
Independence Day – Martina McBride
Cette chanson aborde le thème de la liberté à travers une histoire personnelle, mais le 4 juillet est clairement cité dans les paroles, renforçant le symbolisme d’émancipation.
Le 4 juillet au cinéma
Independence Day (1996) – Roland Emmerich
Une référence incontournable : le discours du président Whitmore avant l’assaut final contre les extraterrestres est devenu mythique. Le film place la fête nationale comme un symbole de résistance mondiale.
Jaws (Les Dents de la mer) (1975) – Steven Spielberg
L'action culmine lors du week-end du 4 juillet, avec les plages bondées et la menace du requin. Le contraste entre la célébration et la panique renforce la tension du film.
Born on the Fourth of July (Né un 4 juillet) (1989) – Oliver Stone
Inspiré de l'autobiographie de Ron Kovic, vétéran du Vietnam né le 4 juillet, ce drame questionne le patriotisme et les conséquences de la guerre sur les anciens soldats.
The Sandlot (le Gang des Champions) (1993) – David Mickey Evans
Ce film sur une bande de jeunes joueurs de baseball inclut une scène magique de match de nuit éclairé par les feux d’artifice du 4 juillet, symbole d’amitié et d’innocence.
National Treasure (Benjamin Gates et le Trésor des Templiers) (2004) – Jon Turteltaub
Le 4 juillet est une toile de fond idéale pour ce film mêlant chasse au trésor et histoire américaine, avec des références constantes à l’indépendance des États-Unis.
Enfin, difficile de ne pas citer la comédie musicale hip-hop de Lin Manuel Miranda, Hamilton, qui retrace la vie de Alexander Hamilton, l’un des pères fondateurs des Etats-Unis et proche de George Washington. La chanson “You’ll be back” présente de façon humoristique le refus de George III face à l’Olive Branch Petition. En empruntant le langage d'un ex-toxique, il compare la révolte des colonies à une rupture irréfléchie dont ils reviendront en rampant - l’Histoire lui donnera évidemment tort.