Vous aimeriez soutenir vos collaborateurs dans leurs projets de formation, mais les options de financement via l’entreprise vous paraissent floues ou trop complexes ?
Heureusement, il existe plusieurs solutions concrètes pour abonder un compte CPF, financer une formation professionnelle, ou encore attribuer une dotation volontaire à un salarié motivé.
Grâce à des outils comme EDEF, vous pouvez désormais agir simplement, tout en valorisant les droits formation de vos équipes.
Certaines démarches sont très accessibles et peuvent être gérées directement par l’employeur, sans intermédiaire.
Que ce soit pour un besoin ponctuel, un projet professionnel ambitieux ou une action inscrite au plan de développement des compétences, vous trouverez dans cet article toutes les réponses pour faire les bons choix.
📌 Ce qu’il faut retenir :
- Le financement de la formation via le CPF peut prendre la forme d’une dotation volontaire, d’un abondement correctif ou d’un versement complémentaire hors CPF.
- L’abondement s’adresse à tout salarié titulaire de compte CPF, pour une formation professionnelle certifiante inscrite au répertoire national.
- Le montant versé est libre, mais peut être plafonné selon l’accord collectif, la hauteur du projet ou le budget disponible à une date clé (ex. : 31 décembre, 1er juillet).
- L’abondement est exonéré de cotisations, mais doit être comptablement enregistré ; il complète les droits CPF pour faciliter l’accès à l’emploi ou une évolution professionnelle.
- L’attribution se fait via le site EDEF, après habilitation sur Net-entreprises, et nécessite un virement validé pour que la somme soit visible dans le répertoire du salarié.
Au programme de cet article
Quelles sont les options pour aider un salarié à se former ?
📌 Ce qu'il faut retenir
En tant qu'employeur, vous disposez de 3 options pour financer vos salariés :
- la dotation volontaire sur le compte CPF de vos employés
- le cofinancement directement auprès de l'organisme de formation
- d'un abondement correctif, obligatoire si vous ne respectez pas la législation en vigueur
Vous aimeriez accompagner un salarié dans son envie de se former, mais vous ne savez pas quel dispositif choisir ?
Il existe plusieurs moyens d’agir en tant qu’employeur pour financer une formation professionnelle sans forcément passer par un plan de développement des compétences.
Entre dotation volontaire, abondement correctif, ou cofinancement via un organisme de formation, chaque solution répond à une situation précise.
Ces options permettent de compléter les droits CPF, d’ajouter un montant personnalisé sur le compte formation, ou encore d’assurer une prise en charge partielle ou totale. Voici un tour d’horizon clair pour y voir plus net sur les différents dispositifs de financement !
La dotation volontaire sur le CPF
La dotation volontaire permet à l’employeur d’attribuer un montant librement défini sur le compte personnel de formation d’un salarié, sans condition liée à un plan de formation ou à un accord collectif. C’est une solution simple pour renforcer les droits acquis, notamment lorsque le solde est insuffisant pour payer une certification, financer un permis, ou sécuriser un projet en lien avec l’emploi ou l’évolution professionnelle.
Ce type de dotation peut être mobilisé dans plusieurs cas : accompagner un salarié dans la création d’un parcours qualifiant, l’aider à bénéficier d’un complément en cas de reste à charge, ou anticiper une montée en compétences stratégique pour l’entreprise.
Vous pouvez agir à tout moment via la plateforme EDEF (Espace des Employeurs et des Financeurs), sans attendre la création du dossier de formation, ni le choix final du répertoire de certification. Il s'agit de l'espace Mon Compte Formation destiné aux employeurs, et à partir duquel ils peuvent directement créditer les comptes de leurs employés.
Une fois le virement effectué, la somme est versée automatiquement sur le compte CPF du titulaire, sans passer par un circuit externe. Le salarié peut l’utiliser pour toute formation éligible, dans la limite des conditions fixées par l’article L6323-4 du Code du travail.
💡Note : Nous vous expliquons plus bas, pas à pas, comment agir via cette plateforme.
Il n’y a ni plafond strict, ni seuil maximum, ce qui vous laisse une grande souplesse financière pour soutenir vos collaborateurs. Cette dotation peut aussi s’articuler avec des aides de votre OPCO, des dispositifs proposés par un pôle emploi local, ou des programmes régionaux. En fonction de l’objet de la formation, de la hauteur du financement, ou du secteur concerné, il est possible d’ajuster votre contribution et d’intégrer la dépense dans vos budgets formation.
Sur le site Mon Compte Formation, le salarié peut ensuite consulter son solde, finaliser son inscription, et choisir une session selon ses disponibilités. C’est un levier utile, peu contraignant, et particulièrement adapté aux projets individuels ou aux actions collectives en lien avec les besoins de l’entreprise.
Le cofinancement via un organisme de formation
Le salarié peut donc être indépendant dans le financement de sa formation en employant uniquement son CPF. Parfois cependant, la formation professionnelle choisie par un salarié dépasse le budget disponible sur son compte personnel de formation. Dans ce cas, vous pouvez envisager un cofinancement, en passant directement par l’organisme de formation.
Ce dispositif permet de répartir le coût total entre les droits CPF, une aide financière de l’employeur, et parfois un reste à charge que le salarié peut payer lui-même, dans une certaine hauteur.
Le principe est simple : l’organisme génère un dossier de formation sur le site Mon Compte Formation, puis transmet un document PDF avec toutes les informations utiles – prix, dates, conditions, répertoire de la certification, etc. L’entreprise peut alors confirmer sa participation financière en signant ou complétant le document. Ce montage professionnel est souvent utilisé quand l’entreprise n’est pas encore habilitée sur EDEF, ou préfère une solution directe, sans passer par un abondement officiel.
Il n’y a pas d’enregistrement dans le compte CPF du salarié : il s’agit d’un versement externe, hors cadre plafonné, mais conforme au droit du travail. Vous restez libre de compter ce financement dans vos budgets formation, sans limite maximum, et sans être lié à une obligation réglementaire. En pratique, c’est un moyen souple de soutenir un projet d’évolution ou de retour à l’emploi, surtout lorsque le besoin est urgent, ou que la formation démarre avant une échéance comme le 31 décembre ou le 1er juillet.
Ce type d’aide peut aussi s’appliquer dans certains cas à des publics en reconversion, à des bénéficiaires d’une rémunération spécifique, ou à des salariés dont le projet est validé par un article de branche ou un programme d’alimentation CPF alternatif.
En France, cette démarche est encadrée, mais reste peu connue. N’hésitez pas à demander conseil à l’organisme, ou à prévoir une réunion d’écoute active avec le salarié, pour clarifier les attentes et les conditions. L’essentiel est de rester transparent sur le montant couvert, la part restant à charge, et les démarches à effectuer en ligne.
Ce type de cofinancement ne remplace pas un abondement CPF, car il s'agit plutôt d'une mesure complémentaire pour répondre rapidement à un besoin donné, tandis que l'abondement s'inscrit dans une logique de renforcement des droits acquis. Il peut cependant en être le complément stratégique, surtout quand la situation impose d’agir vite, sans attendre l’inscription officielle sur le répertoire des certifications professionnelles.

L’abondement correctif
Dans certains cas, l’entreprise ne choisit pas d’abonder un compte CPF : elle y est obligée. C’est ce qu’on appelle l’abondement correctif, une obligation légale inscrite dans le Code du travail, à l’article L6323-13. Ce dispositif s’applique aux structures d’au moins 50 salariés qui n’ont pas respecté les entretiens professionnels obligatoires.
Concrètement, si un salarié n’a pas bénéficié, sur une période de six ans, de deux entretiens et d’au moins une formation non obligatoire, l’employeur doit verser une somme de 3000 euros sur son compte personnel de formation. Ce montant fixe n’est pas plafonné. Il est versé via l’espace EDEF et attribué automatiquement à réception du virement.
Ce versement s’ajoute aux droits déjà acquis du salarié. Il pourra l’utiliser pour financer une formation éligible, selon les règles précisées sur le site Mon Compte Formation, en lien avec le répertoire des certifications professionnelles. L’objectif est d’assurer une réparation en cas de manquement, tout en renforçant la responsabilité de l’employeur dans le suivi des parcours.
Cet abondement représente également une opportunité de relancer un projet d’évolution interne. Il peut concerner des salariés en poste ou en transition, y compris dans des contextes de retour à l’emploi, de mobilité, ou de reconversion. En lien avec le service RH, il peut être intégré à un plan plus large, avec des actions ciblées autour de la compétence métier ou de la montée en responsabilité.
Il est important de noter que ce dispositif ne fait l’objet d’aucune dérogation possible, sauf cas très particuliers. Les entreprises concernées doivent donc anticiper ces versements, les budgéter, et s’assurer du bon déroulement des entretiens professionnels pour ne pas dépasser le maximum de six années prévu par la loi.
Enfin, même s’il répond à une obligation, l’abondement correctif peut être l’occasion d’un vrai dialogue. Profitez-en pour prévoir un temps d’écoute, ajuster les parcours selon les besoins, et associer ce versement à une formation stratégique bien ciblée, qu’elle soit technique, managériale, ou liée à une certification supérieure. Ce geste permet aussi de valoriser la rémunération indirecte, tout en donnant du sens à votre politique formation.
Comment fonctionne l’abondement EDEF pas à pas ?
📌 Ce qu'il faut retenir
Pour faire un abondement directement sur le compte CPF de vos employés :
- créez un compte sur Net-entreprises
- faites vos démarchez sur EDEF
- effectuez le virement auprès de la Caisse des Dépôts

Vous avez identifié une formation pertinente pour un salarié, mais son compte CPF ne couvre pas la totalité du montant ? Grâce à la plateforme EDEF (Espace des Employeurs et des Financeurs), vous pouvez financer directement le reste à payer en quelques étapes. Ce système vous permet d’ajouter une dotation volontaire, un abondement correctif, ou un droit complémentaire sans passer par un intermédiaire.
Depuis votre espace Net-entreprises, vous accédez à l’outil, saisissez les informations du salarié concerné, puis effectuez un virement à la Caisse des Dépôts. En suivant bien le processus, les crédits sont visibles automatiquement sur le compte formation du salarié. Voici comment procéder simplement.
Étape 1 – Habiliter l’entreprise sur Net-entreprises
Avant tout, votre entreprise doit être habilitée à utiliser EDEF. Cette démarche se fait sur le site net-entreprises.fr, dans votre espace habituel. C’est une étape indispensable pour pouvoir abonder un compte personnel de formation et accéder à la plateforme dédiée au financement CPF.
Voici comment procéder, en quelques clics :
1. Connectez-vous à Net-entreprises avec vos identifiants habituels.

2. Accédez à la rubrique “Gérer les déclarations”.

3. Sélectionnez le bon établissement via son numéro SIRET.

4. Dans les services proposés, choisissez “Régularisation des droits MCF” (Mon Compte Formation).

5. Cliquez sur la flèche pour ajouter le service, puis validez.
Une fois cette demande envoyée, il faut patienter un peu : l’activation du service peut prendre jusqu’à 24h. Une fois validée, vous aurez accès à EDEF pour attribuer des dotations volontaires ou corriger un manque de droits formation.
Toutes ces étapes sont également expliquées dans le guide officiel de la dotation 2025 (PDF).
Étape 2 – Attendre la validation de la demande
Une fois la demande d’habilitation envoyée sur Net-entreprises, il ne reste plus qu’à patienter. La validation n’est pas immédiate, mais elle intervient en général dans un délai de 24 à 48 heures. Ce délai permet à l’administration de traiter la demande et de vous donner l’accès au portail EDEF.
Pendant ce temps, vous n’avez rien à faire.
Dès que l’accès est activé, vous pourrez vous connecter à la plateforme des financeurs pour attribuer une dotation, saisir les informations du salarié, et procéder au virement.
Il est conseillé de vérifier régulièrement l’état de l’activation sur votre espace Net-entreprises pour éviter de perdre du temps, surtout si la formation professionnelle prévue commence bientôt.
Étape 3 – Se connecter à EDEF et attribuer la dotation
Dès que votre accès est validé, vous pouvez vous connecter au portail des financeurs. C’est ici que vous allez pouvoir attribuer une dotation volontaire, un abondement correctif, ou toute autre forme de financement complémentaire au compte CPF d’un salarié.
Voici comment faire, étape par étape :
1. Rendez-vous sur le portail et connectez-vous avec vos identifiants Net-entreprises.

2. Cliquez sur “Attribuer une dotation”.

3. Choisissez “Attribution volontaire” puis “Saisir en ligne”.
4. Renseignez le numéro de sécurité sociale du salarié, son nom de naissance, et le montant à verser.

5. Cliquez sur “Accéder au paiement”, puis validez votre engagement à effectuer le virement.

Vous pouvez aussi ajouter plusieurs bénéficiaires si besoin, jusqu’à 20 personnes en saisie manuelle, ou 100 via un fichier.
Dans tous les cas, chaque dotation sera visible sur le compte personnel de formation du salarié dès que la Caisse des Dépôts aura reçu le règlement.
Étape 4 – Réaliser le virement à la Caisse des Dépôts
Une fois l’engagement confirmé sur la plateforme, il ne reste plus qu’à effectuer le virement bancaire vers la Caisse des Dépôts. C’est cette étape qui déclenche l’ajout du montant sur le compte formation du salarié. Le système est clair : sans virement, la dotation ne sera pas versée.
Vous recevrez automatiquement un document PDF appelé “appel de fonds”, avec toutes les informations nécessaires : IBAN, BIC, et surtout un libellé précis à respecter. Ce libellé suit un format strict (ex. : CPF-123456789-BABA-020725), indispensable pour que la dotation soit correctement associée au bon bénéficiaire.
Le virement doit être réalisé dans un délai de 90 jours après la saisie. Passé ce délai, la demande est annulée et il faudra tout recommencer. Une fois le virement reçu, l’attribution est faite automatiquement, et une confirmation vous est envoyée. Le salarié reçoit aussi une notification sur son espace Mon Compte Formation.
Questions fréquentes des entreprises sur le financement CPF
📌Ce qu'il faut retenir :
- Le plan de formation est interne à l'entreprise et collectif, le CPF est un droit individuel et automatique de l'employé.
- L'abondement doit répondre à certains critères, comme l'éligibilité de la formation au CPF, mais elle concerne tout de même un public de salariés extrêmement large.
- L'abondement est considéré comme une dépense professionnelle de l'entreprise, et ne fait donc pas l'objet de prélèvements sociaux.
- Vous pouvez abonder jusqu'à 100 salariés en même temps.
Quand on souhaite financer une formation via le compte personnel de formation, on se retrouve vite face à des questions très concrètes.
Peut-on refuser une demande de CPF ? Quelle est la différence entre CPF et plan de développement des compétences ? L’employeur est-il obligé de verser un abondement ? Et que se passe-t-il si les droits du salarié sont insuffisants ?
Dans cette section, on répond aux interrogations les plus courantes, en lien avec le financement complémentaire, les règles du Code du travail et les bonnes pratiques RH.
Quelle est la différence entre plan de formation et CPF ?
C’est une question fréquente chez les responsables RH ou les managers qui souhaitent s’y retrouver entre les différents outils disponibles. Le plan de développement des compétences (anciennement appelé “plan de formation”) est un dispositif interne à l’entreprise. C’est vous, en tant qu’employeur, qui décidez quelles formations professionnelles financer pour vos équipes, en fonction des besoins du poste, de l’évolution du métier ou d’un changement de fonction.
À l’inverse, le compte personnel de formation est un droit individuel, inscrit dans le Code du travail, que chaque salarié utilise de manière autonome. Il est alimenté automatiquement chaque année, et le salarié peut choisir librement une formation éligible dans le catalogue de l’application Mon Compte Formation.
Ce sont donc deux dispositifs complémentaires : le CPF est personnel, utilisable sur ou hors temps de travail, tandis que le plan de développement est collectif et géré par l’entreprise. Vous pouvez bien sûr les combiner, notamment en ajoutant un abondement ou un financement complémentaire pour aider un titulaire à couvrir la totalité du prix de sa formation.
Quels salariés peuvent bénéficier d’un abondement ?
En France, l’abondement CPF est accessible à une large diversité de salariés. Tant que la formation est éligible, que le droit CPF est actif, et que le salarié est titulaire d'un compte, l’employeur peut contribuer au financement de la formation.
Cela concerne les collaborateurs en CDI, CDD, intérim, ou alternance, ainsi que les salariés en temps partiel. Même un salarié en congé parental, en sabbatique, ou en période de transition peut recevoir un abondement, dès lors qu’il reste inscrit sur le site Mon Compte Formation et que son projet figure dans le répertoire des certifications professionnelles.
Le salarié doit avoir un projet clair, une demande formalisée, et être prêt à s’engager dans une action de formation professionnelle. Le CPF ne fait pas de distinction sur le statut contractuel, mais certaines règles spécifiques s’appliquent, notamment en cas de congé longue durée, ou d’absence prolongée.
💡 Les demandeurs d’emploi peuvent aussi recevoir une aide, mais l’abondement CPF employeur ne s’applique qu’aux salariés en contrat. Pour les autres, ce sont généralement les pôles emploi, les conseils régionaux ou d’autres financeurs publics qui interviennent dans le cadre d’un financement complémentaire.
Enfin, la somme attribuée ne doit pas dépasser un montant maximum si elle entre dans un accord collectif, ou si elle est répartie sur plusieurs années (ex. : clôture avant le 31 décembre ou le 1er juillet). Elle s’ajoute aux droits acquis, et peut, en fonction du projet, couvrir une part ou la totalité de la formation.
Pour être utile, cet abondement doit aussi tenir compte de la rémunération du salarié, du niveau de responsabilité, ou du type de certification visée. L’écoute des besoins individuels reste essentielle pour proposer un appui pertinent, dans le respect du Code du travail. Et si vous vous demandez qui peut bénéficier d’une formation CPF, cette section vous en donne un aperçu complet.

Quelles sont les conditions d’éligibilité d’un abondement CPF ?
Avant de verser un abondement CPF, il est essentiel de vérifier que certaines conditions sont bien réunies. En France, ces règles sont encadrées par le Code du travail, notamment aux articles L6323-4 et suivants. Elles s’appliquent à toutes les entreprises, quel que soit le secteur professionnel, et garantissent une utilisation cohérente des droits formation attribués aux salariés.
Première condition : le salarié concerné doit être titulaire d’un compte personnel de formation actif, inscrit sur le site Mon Compte Formation, avec un projet validé ou en cours de création. L’abondement peut ensuite être déclenché si les droits disponibles ne suffisent pas à couvrir la totalité de la formation éligible figurant dans le répertoire national des certifications professionnelles.
Deuxième point : l’abondement ne peut être versé que pour des actions reconnues, certifiantes, parfois liées à une reconversion, un retour à l’emploi ou une adaptation au poste. Le coût de la formation ne doit pas dépasser un certain plafond, sauf si l’entreprise accepte de compléter au-delà du montant maximum via un abondement complémentaire.
À noter : certains abondements correctifs sont obligatoires, d’autres sont volontaires et peuvent être encadrés par un accord collectif, une clause interne ou une décision RH.
La somme versée reste libre dans sa hauteur, selon le budget alloué ou la stratégie de l’entreprise. Elle peut être utilisée en complément d’une aide financière externe ou d’un plan validé avant le 31 décembre ou le 1er juillet.
Enfin, certains cas particuliers sont aussi concernés : salariés en reprise d’emploi, permis professionnel, ou projets identifiés lors d’un entretien d’écoute individuelle. Ces abondements participent à la valorisation des compétences, à la rémunération indirecte et à l’autonomie des salariés.
Combien peut-on abonder ? Quelle fiscalité ?
L’abondement CPF n’est soumis à aucun montant minimum ou maximum fixé par la loi, sauf dans le cas spécifique de l’abondement correctif (3000 euros). En dehors de cette situation, vous êtes libre de choisir le montant à verser, selon les besoins du salarié, la formation visée, ou la place qu’elle occupe dans son parcours professionnel.
Ce versement est considéré comme une dépense professionnelle, et il n’est pas soumis à cotisations sociales. Vous n’avez pas non plus à le faire figurer sur le bulletin de paie. En revanche, il est conseillé de l’enregistrer dans les comptes de l’entreprise, surtout s’il s’inscrit dans une stratégie RH structurée.
Certains secteurs, notamment le numérique ou les métiers en tension, optent pour un abondement régulier afin d’anticiper les besoins en compétences. Dans certaines régions, des cofinancements locaux sont également disponibles, sous condition ou dans le cadre d’accords public-privé.
Enfin, le salarié peut mobiliser l’abondement pour obtenir une certification, régler une inscription à une session de formation, ou couvrir un reste à charge. L’ensemble est tracé dans l’application Mon Compte Formation, accessible à tous les titulaires inscrits en France.
Peut-on abonder plusieurs salariés à la fois ?
Oui, un employeur peut abonder plusieurs salariés en simultané, notamment grâce à la fonctionnalité de saisie groupée proposée sur le site EDEF. Il est possible d’attribuer une dotation CPF à jusqu’à 100 bénéficiaires d’un seul coup, en important un fichier CSV ou Excel contenant les données nécessaires : nom, numéro de sécurité sociale, et montant de la dotation.
Cette fonctionnalité est particulièrement utile lors de campagnes internes de formation professionnelle ciblées, dans le cadre d’un accord collectif ou d’un plan de développement des compétences.
Pour que cette opération soit valide, chaque salarié concerné doit être titulaire d’un compte personnel de formation, actif et inscrit sur le répertoire des certifications professionnelles. Le projet peut porter sur une formation certifiante, un permis professionnel, ou toute action reconnue comme éligible dans le cadre des règles fixées par le Code du travail (voir article L6323-4).
L’entreprise peut choisir de fixer un montant uniforme, ou d’adapter l’abondement selon le besoin, la situation ou le poste. Le budget global doit alors être calibré selon les plafonds internes, les objectifs financiers, et la hauteur maximale autorisée dans le cadre d’une dotation collective.
💡 À noter : les abondements collectifs sont parfois plafonnés à un montant maximum par bénéficiaire, notamment lorsqu’ils sont encadrés par un accord de branche ou une stratégie d’alimentation CPF annuelle. Il est donc conseillé de bien compter le budget engagé, d’anticiper la rémunération indirecte associée, et de programmer les versements dans le bon calendrier budgétaire (ex. : clôture au 31 décembre, lancement au 1er juillet…).
L’opération peut être suivie directement depuis l’interface EDEF. Le système vous permet de consulter le statut des demandes (en attente, validée, annulée), d’accéder à l’historique, et de télécharger des justificatifs utiles pour le service RH ou la gestion financière. En cas de doute, un simple temps d’écoute avec le salarié ou l’équipe permet d’ajuster les dotations à la réalité du terrain.
C’est donc une solution efficace, encadrée, et forcément stratégique lorsqu’on souhaite inscrire le financement de la formation dans une démarche collective cohérente, en phase avec les enjeux d’emploi, de montée en compétence, et de gestion professionnelle du capital humain.
Bonnes pratiques pour encourager vos salariés à se former
📌Ce qu'il faut retenir
- Pour encourager vos collaborateurs à effectuer des formations, prenez le temps de rechercher des formations qui leur sont effectivement utiles au quotidien ou pour un développement de carrière.
- Créez un plan de compétences à l'échelle de l'entreprise, qui montre à vos salariés que vous prenez le sujet au sérieux.
- Accompagnez vos salariés dans les démarches administratvives, qui peuvent être déceptives et décourager vos salariés de mener leur projet de formation jusqu'au bout.
Si vous souhaitez que vos collaborateurs passent à l’action, il ne suffit pas de leur dire que la formation est importante. Il faut aussi lever les freins concrets : manque de temps, doute sur la prise en charge, peur d’un prix trop élevé, ou mauvaise connaissance des droits formation. Dans de nombreux secteurs, les salariés ne savent même pas qu’ils peuvent bénéficier d’un abondement CPF ou demander un accompagnement personnalisé.
Aujourd’hui, vous avez tous les outils pour les aider : accès à la plateforme, fiche pédagogique, conseil RH, ou encore inscription assistée sur le site Mon Compte Formation. Et si vous êtes implanté dans une région où l’emploi est en tension, des pôles ou des acteurs publics peuvent cofinancer certains projets.
En tant qu’employeur, vous pouvez devenir un vrai acteur de l’évolution professionnelle de vos équipes, tout en renforçant leur engagement.

Identifier les besoins de formation en lien avec les projets de l’entreprise
Avant de financer une formation, il est essentiel d’analyser les besoins concrets des collaborateurs, en lien avec leur métier, leur fonction ou les objectifs globaux de l’entreprise. Certains secteurs évoluent rapidement : digitalisation, évolution des techniques, intégration de nouveaux services, ou transformation des outils numériques. Ces changements touchent aussi bien les grandes entreprises que les structures locales, en France comme ailleurs.
Prenez appui sur des sources fiables : retours terrain, fiche de poste, échanges avec les managers, ou encore les répertoires de certifications disponibles sur le site Mon Compte Formation. Vous pouvez aussi solliciter un conseiller OPCO pour obtenir une information claire sur les conditions d’éligibilité, les droits formation disponibles, et les montants plafonnés.
Pensez également aux salariés inscrits depuis plusieurs années, parfois très actifs sur le terrain, mais moins familiers des nouveaux outils. Certains profils ont des acquis solides, mais ont besoin d’un accompagnement pour bénéficier pleinement d’une action de formation. L’objectif n’est pas toujours la reconversion, mais parfois simplement la montée en compétence, ou l’actualisation d’un savoir technique dans un secteur en tension.
L’idéal est de choisir une approche progressive, avec des formations à prix raisonnable, bien réparties dans l’année, et intégrées dans une logique de service public ou de pôle emploi lorsque c’est pertinent. Cela peut inclure des dispositifs liés au chômage, à l’allocation de retour à l’emploi, ou à des aides propres à votre région.
En favorisant un cadre clair, des objectifs partagés, et un accord formalisé (par exemple via une carte d’engagement ou une simple note RH), vous facilitez les inscriptions, renforcez la motivation des salariés, et valorisez votre rôle d’acteur de l’évolution professionnelle.
Inclure les actions dans le plan de développement des compétences
Pour que la formation professionnelle soit perçue comme un levier stratégique, il est essentiel de l’inscrire dans une vraie démarche structurée. En intégrant chaque action de formation dans votre plan de développement des compétences, vous valorisez les droits acquis, favorisez l’évolution des métiers et montrez à vos collaborateurs que leur progression n’est pas laissée au hasard.
Ce cadre permet de suivre les projets sur le long terme, d’assurer la montée en compétence, de prioriser selon le métier, la branche, ou le niveau de responsabilité, et de répartir les budgets formation de manière cohérente. Cela ouvre aussi la voie à des aides spécifiques via votre OPCO, notamment lorsque le coût est élevé ou que le projet entre dans une logique de reconversion, de création d’activité, ou d’adaptation à un marché en tension.
Certaines conditions permettent de bénéficier d’un cofinancement, surtout si la formation est liée à un retour à l’emploi, au chômage, à une allocation spécifique, ou à un programme public-privé. Pensez à mobiliser les services régionaux, les pôles emploi, ou les aides à la remobilisation professionnelle quand c’est pertinent.
Vous pouvez également vous appuyer sur des articles du Code du travail ou des accords de branche pour sécuriser votre démarche, tout en respectant les plafonds euro et les règles plafonnées. En complément, des outils numériques permettent de centraliser les demandes, de suivre les inscriptions, ou de transmettre une fiche récapitulative aux équipes RH.
Enfin, n’oubliez pas que ce type de démarche s’appuie aussi sur le dialogue : lors des entretiens annuels, vous pouvez aborder les envies de formation, les projets personnels ou collectifs, et les rattacher à une fonction ou à un objectif mesurable. Vous ouvrez ainsi la possibilité, pour chaque salarié actif ou demandeur, de devenir acteur de son propre développement professionnel, en lien avec la réalité du marché, les ambitions de l’entreprise, et les services disponibles en France.
Accompagner la demande CPF d’un salarié
Un titulaire du CPF peut avoir tous les droits formation nécessaires… et pourtant abandonner son projet en cours de route. Pourquoi ? Par manque d’information, de soutien ou tout simplement face à une interface internet qu’il ne maîtrise pas. Naviguer entre le site officiel, les étapes d’inscription, les démarches en ligne, la connexion via France Connect, ou encore le paiement sécurisé, peut s’avérer décourageant, même pour un salarié déjà bien actif.
En tant qu’employeur, vous avez plusieurs solutions pratiques à votre disposition. Fournir un modèle de mail pour formaliser une demande en interne, créer une fiche explicative avec les codes de la formation choisie, ou accompagner les étapes de connexion au service CPF, sont des leviers simples à mettre en place. Certaines entreprises vont plus loin en mettant à disposition un conseiller interne, ou en intégrant un suivi automatisé via un outil RH.
Pensez aussi à rappeler les plafonds en vigueur (souvent autour de 500 euros par an, sauf cas spécifiques), à indiquer les possibilités de dotation complémentaire, et à orienter les salariés vers leur OPCO ou un pôle emploi local pour bénéficier d’un cofinancement. Des aides existent selon la situation personnelle, la création d’un dossier CPF, ou l’objectif de retour à l’emploi. Certaines sont même liées à l’allocation chômage, ou à la mobilisation des droits pour des permis, des actions ciblées, ou un accord de branche.
L’important est d’assurer un cadre clair : expliquer ce que couvre le financement, comment bénéficier d’un abondement, à quelle hauteur, dans quel répertoire de certifications chercher, et comment compter ses droits. Même si vous ne gérez pas l’ensemble du dossier, vous restez un acteur clé, capable de faciliter l’accès à une formation professionnelle et d’accompagner la création d’un projet durable.
En quelques échanges, vous pouvez transformer une idée floue en parcours abouti, avec une dotation validée, un financement sécurisé, une entrée en formation concrète, et une démarche en parfaite conformité avec les dispositions prévues par le Code du travail.
Modèle de mail : demande de financement auprès de votre employeur
A titre d'exemple, voici un modèle de mail que vous pouvez employer pour formuler votre demande d'abondement auprès de votre employeur :
Objet : Demande d’abondement CPF pour une formation professionnelle
Madame, Monsieur,
Je me permets de vous contacter afin de solliciter un abondement de la part de l’entreprise dans le cadre d’un projet de formation que je souhaite réaliser via mon Compte Personnel de Formation (CPF).
Il s’agit de la formation suivante :
- Intitulé de la formation : [à compléter]
- Organisme de formation : [à compléter]
- Durée / Modalités : [présentiel / distanciel / mixte]
- Objectifs : [acquisition de compétences, certification, montée en compétences, etc.]
Le montant total de la formation s’élève à [XXX €]. Mon CPF couvre actuellement [XXX €], il resterait donc un reste à charge de [XXX €].
Dans ce contexte, je souhaiterais savoir si l’entreprise pourrait compléter le financement de cette formation, dans le cadre d’un abondement volontaire. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de développement de mes compétences au service de l’entreprise, et dans la perspective de [mentionner un objectif professionnel pertinent : évolution de poste, adaptation à un outil, amélioration d’un processus, etc.].
Je reste bien entendu à votre disposition pour échanger plus en détail sur ce projet, et fournir tout document complémentaire.
Dans l’attente de votre retour, je vous remercie par avance pour l’attention portée à ma demande.
Bien cordialement,
[Prénom NOM]
[Poste / Service]
[Coordonnées]
⚠️ Attention aux fraudes CPF, certains salariés peuvent recevoir des appels ou des messages leur demandant de partager leurs identifiants France Connect ou de valider une prétendue inscription à une formation.
Ces arnaques, de plus en plus fréquentes, visent à détourner leurs droits CPF.
N’hésitez pas à les alerter sur ce risque, à leur rappeler que le site officiel est uniquement moncompteformation.gouv.fr, et qu’aucune démarche sérieuse ne commence par un démarchage téléphonique.
En cas de doute, orientez-les vers leur service RH ou un conseiller formation de confiance.
Faciliter l’accès à la formation professionnelle fait désormais partie intégrante des leviers RH en entreprise. Grâce aux outils disponibles comme EDEF et aux règles encadrées par le Code du travail, chaque employeur en France peut intervenir à hauteur de ses moyens pour renforcer les droits CPF de ses salariés.
Dotation volontaire, abondement correctif ou cofinancement externe : ces dispositifs, bien que différents, permettent tous de soutenir un projet de formation certifiante, d’accompagner une évolution professionnelle, ou de sécuriser un retour à l’emploi. En veillant à respecter les conditions d’éligibilité, les plafonds applicables, et en comptant sur les aides complémentaires (OPCO, pôle emploi, accords de branche), vous pouvez mettre en place un appui ciblé, à la fois efficace et conforme.
En tant qu’entreprise, vous avez donc la possibilité – et parfois la responsabilité – d’agir concrètement pour valoriser les compétences de vos équipes. Un geste qui dépasse la simple logique financière : c’est aussi un engagement durable envers le développement de vos collaborateurs, et un investissement stratégique dans la performance collective.